De Daniel Rehberg
🇨🇭💥 SUISSE-UE : « FACE AUX ÉTATS-UNIS, NOUS NE DEVONS FAIRE ÉQUIPE AVEC PERSONNE »
📅 Blick, 12 avril 2025, Entretien avec Thomas Borer, ancien diplomate suisse et chef de la task force Fonds en déshérence
❌🤝 Ni avec l’UE, ni avec la Chine
« Non, nous ne devrions faire équipe avec personne. Ni avec la Chine, ni avec l’UE. La politique étrangère est toujours une politique d’intérêts – donc en partie une politique de puissance. L’UE poursuit avec nous la même politique de puissance que nous reprochons à Trump. Cela a été démontré lors des récentes négociations sur l’accord bilatéral III. »
💬 Un rappel brutal : l’Union européenne n’est pas une alliée désintéressée, mais une puissance qui agit, elle aussi, selon ses propres intérêts — souvent aux dépens des nôtres.
📞🇺🇸 La Suisse pèse plus qu’on ne croit
« Nous ne devons pas nous surestimer, mais nous ne devons pas non plus toujours nous sous-estimer. Nous sommes une puissance économique moyenne plutôt forte et importante, notamment en tant que sixième plus grand investisseur aux États-Unis. Cela a du sens. »
💬 La neutralité ne signifie pas l’insignifiance. Et dans les rapports de force mondiaux, la Suisse garde des cartes en main — à condition de les jouer seule, et non en rang serré derrière Bruxelles.
🧵🎯 Un ambassadeur spécial ? Une "double couture" politique
« Il me semble qu’il s’agit avant tout d’une décision de politique intérieure visant à rassurer les Suisses. (...) Peut-être que le Conseil fédéral a pensé que la double couture tiendrait mieux. »
💬 Message clair : la machine diplomatique suisse est déjà solide. Pas besoin de gesticulations symboliques pour faire croire que l’on agit — mieux vaut une stratégie cohérente et discrète.
🧘♂️🚫 L’erreur à éviter : perdre son sang-froid
« Perdre son sang-froid. Si vous êtes le plus petit partenaire, vous ne devez pas menacer de prendre des contre-mesures. Surtout quand l’adversaire est Donald Trump, qui a tendance à surréagir. La Suisse doit tendre la main pour parvenir à un accord. Un accord qui fait apparaître Trump comme le vainqueur. »
💬 La diplomatie, ce n’est pas le théâtre. Et face à Trump, ce n’est surtout pas le moment de jouer aux gros bras. Il faut être intelligent, rapide — et tactique.
💰📈 Un accord gagnant avec Trump ? Oui, c’est possible.
« Il faudrait un ensemble complet de propositions qui susciteraient l’intérêt des Américains. On pourrait notamment s’attendre à des investissements de plus de 100 milliards au cours des quatre prochaines années. »
« Ou la Suisse pourrait à nouveau proposer un accord de libre-échange (en augmentant les paiements directs aux agriculteurs suisses). »
💬 Un accord concret, calibré pour flatter les intérêts stratégiques des États-Unis — voilà ce qui fonctionne. Pas les incantations europhiles ni les alignements par réflexe.
⚔️🇪🇺 L’arme fatale : faire pression sur l’UE… en s’en détachant
« Nous pourrions le vendre à Trump comme un succès dans sa lutte contre l’UE. Cela donnerait aux exportateurs suisses un avantage majeur sur leurs concurrents des pays voisins. »
« Cela mettrait la pression sur de nombreux pays de l’UE (opposés au libre-échange avec les États-Unis) pour qu’ils parviennent à un accord similaire avec les États-Unis. Trump aimerait quelque chose comme cela. »
💬 En clair : en sortant du rang, la Suisse gagne. En suivant Bruxelles, elle se dilue. Vouloir plaire à tout le monde, c’est disparaître dans le brouillard des intérêts dominants.