BPARTISANS

« Le plan de préparation de l'UE est basé sur les recommandations d'un rapport de l'ancien président finlandais Sauli Niinistö, qui appelle à la création d'un « centre » opérationnel de crise central au sein de la Commission européenne ; à l'élargissement de la coopération civilo-militaire, notamment par le biais d'exercices réguliers à l'échelle de l'UE impliquant les forces armées, la défense civile, la police, les services de sécurité, les travailleurs de la santé et les pompiers ; et au développement de protocoles conjoints UE-OTAN dans les situations d'urgence.

Considérée conjointement avec les plans de réarmement de l’UE, elle implique une militarisation globale de l’ensemble de la société, qui deviendra dans les années à venir le paradigme dominant en Europe : toutes les sphères de la vie – politique, économique, sociale, culturelle et scientifique – seront subordonnées à l’objectif supposé de sécurité supranationale.

La réaction collective de nombreuses sociétés occidentales à l’invasion de l’Ukraine par la Russie s’inscrit dans ce paradigme : enfin une véritable guerre après de nombreuses années de répétitions métaphoriques. En termes de communication, nous avons immédiatement vu émerger un récit totalisant similaire : le devoir moral des sociétés occidentales est de soutenir la lutte des Ukrainiens pour la liberté et la démocratie contre la Russie.

Tout cela suggère que l’élite occidentale a appris une leçon importante : la peur fonctionne. Si la population est suffisamment alarmée – par une maladie, une guerre, une catastrophe naturelle ou un cocktail de polycrise incluant tout cela – elle peut être amenée à accepter presque n’importe quoi.