30.03.202507:02
Le devoir des parents dans l’éducation
Nous ne voulons pas manquer ici d’exhorter spécialement les pères de famille à régler d’après ces préceptes le gouvernement de leurs maisons et la première éducation de leurs enfants. La famille est le berceau de la société civile, et c’est en grande partie dans l’enceinte du foyer domestique que se prépare la destinée des États. Aussi bien, ceux qui veulent en finir avec les institutions chrétiennes s’efforcent-ils de s’attaquer aux racines mêmes de la famille et de la corrompre prématurément dans ses plus tendres rejetons. Ils ne se laissent pas détourner de cet attentat par la pensée qu’une telle entreprise ne saurait s’accomplir sans infliger aux parents le plus cruel outrage, car c’est à eux qu’il appartient, en vertu du droit naturel, d’élever ceux auxquels ils ont donné le jour, avec l’obligation d’adapter l’éducation et la formation de leurs enfants à la fin pour laquelle Dieu leur a donné de leur transmettre le don de la vie. C’est donc une étroite obligation pour les parents d’employer leurs soins et ne négliger aucun effort pour repousser énergiquement toutes les injustes violences qu’on leur veut faire en cette matière, et pour réussir à garder exclusivement l’autorité sur l’éducation de leurs enfants. Ils doivent, d’ailleurs, pénétrer celle-ci des principes de la morale chrétienne et s’opposer absolument à ce que leurs enfants fréquentent les écoles où ils sont exposés à boire le funeste poison de l’impiété. Quand il s’agit de la bonne éducation de la jeunesse, on n’a jamais le droit de fixer de limites à la peine et au labeur qui en résultent, si grands qu’ils puissent être. Aussi ces catholiques de toutes nations qui, en dépensant beaucoup d’argent et plus encore de zèle, ont créé des écoles pour l’éducation de leurs enfants, sont dignes d’être proposés à l’admiration de tous. Il convient que ce bel exemple soit imité partout où les circonstances l’exigent. Toutefois, et par dessus tout, qu’on tienne compte de l’influence considérable exercée sur les âmes des enfants par l’éducation de la famille. Si la jeunesse trouve au foyer domestique les règles d’une vie vertueuse et comme l’école pratique des vertus chrétiennes, le salut de la société sera, en grande partie, garanti pour l’avenir !
Léon XIII, Encyclique Sapientiæ christianæ, 10 janvier 1890
Nous ne voulons pas manquer ici d’exhorter spécialement les pères de famille à régler d’après ces préceptes le gouvernement de leurs maisons et la première éducation de leurs enfants. La famille est le berceau de la société civile, et c’est en grande partie dans l’enceinte du foyer domestique que se prépare la destinée des États. Aussi bien, ceux qui veulent en finir avec les institutions chrétiennes s’efforcent-ils de s’attaquer aux racines mêmes de la famille et de la corrompre prématurément dans ses plus tendres rejetons. Ils ne se laissent pas détourner de cet attentat par la pensée qu’une telle entreprise ne saurait s’accomplir sans infliger aux parents le plus cruel outrage, car c’est à eux qu’il appartient, en vertu du droit naturel, d’élever ceux auxquels ils ont donné le jour, avec l’obligation d’adapter l’éducation et la formation de leurs enfants à la fin pour laquelle Dieu leur a donné de leur transmettre le don de la vie. C’est donc une étroite obligation pour les parents d’employer leurs soins et ne négliger aucun effort pour repousser énergiquement toutes les injustes violences qu’on leur veut faire en cette matière, et pour réussir à garder exclusivement l’autorité sur l’éducation de leurs enfants. Ils doivent, d’ailleurs, pénétrer celle-ci des principes de la morale chrétienne et s’opposer absolument à ce que leurs enfants fréquentent les écoles où ils sont exposés à boire le funeste poison de l’impiété. Quand il s’agit de la bonne éducation de la jeunesse, on n’a jamais le droit de fixer de limites à la peine et au labeur qui en résultent, si grands qu’ils puissent être. Aussi ces catholiques de toutes nations qui, en dépensant beaucoup d’argent et plus encore de zèle, ont créé des écoles pour l’éducation de leurs enfants, sont dignes d’être proposés à l’admiration de tous. Il convient que ce bel exemple soit imité partout où les circonstances l’exigent. Toutefois, et par dessus tout, qu’on tienne compte de l’influence considérable exercée sur les âmes des enfants par l’éducation de la famille. Si la jeunesse trouve au foyer domestique les règles d’une vie vertueuse et comme l’école pratique des vertus chrétiennes, le salut de la société sera, en grande partie, garanti pour l’avenir !
Léon XIII, Encyclique Sapientiæ christianæ, 10 janvier 1890
17.11.202419:31
« On tombe peu à peu quand on néglige les petites choses » Eccli., XIX, 1
Ne laissez point la moindre imperfection, si vous en remarquez quelqu’une en vous, sans la corriger. En effet, à quoi bon fermer avec soin toutes les portes de la ville si vous en laissez un libre accès à l’ennemi par un seul trou que vous n’avez point bouché ? C’est la pensée de l’Écriture lorsqu’elle dit : « Négligez la sentine, elle causera les mêmes désastres que la tempête déchaînée ; » ou bien encore : « Vous avez résisté au choc des rochers, prenez garde d’être écrasé sous des grains de sable. »
Lettre du pape Eugène, Œuvres complètes de S. Bernard, Lettre placée avant la CCLXXIII, tome 1, p. 382 (Louis Vivès, 1867)
Ne laissez point la moindre imperfection, si vous en remarquez quelqu’une en vous, sans la corriger. En effet, à quoi bon fermer avec soin toutes les portes de la ville si vous en laissez un libre accès à l’ennemi par un seul trou que vous n’avez point bouché ? C’est la pensée de l’Écriture lorsqu’elle dit : « Négligez la sentine, elle causera les mêmes désastres que la tempête déchaînée ; » ou bien encore : « Vous avez résisté au choc des rochers, prenez garde d’être écrasé sous des grains de sable. »
Lettre du pape Eugène, Œuvres complètes de S. Bernard, Lettre placée avant la CCLXXIII, tome 1, p. 382 (Louis Vivès, 1867)
09.02.202508:04
La modestie
La modestie et la mortification des sens sont un indice de la vertu intérieure, et une cause d’édification pour le prochain. Le parfum qui s’exhale de ces vertus honore l’Église et accrédite la religion. En effet, comme un magnifique portal est un bel ornement à un grand palais, et inspire au passant l’idée d’y entrer pour examiner en détail ce qu’il renferme ; de même un extérieur modeste et bien composé est à la vertu et à la religion un riche portail, qui charme les yeux qui les voient, et leur donne envie de pénétrer plus avant, pour contempler les beautés cachées sous cette contenance grave et modeste. Voilà sans doute ce qui faisait dire à saint Paul : Que votre modestie soit connue de tous les hommes, parce que le Seigneur est proche. Nous sommes en la présence du Seigneur : or, il convient qu’en présence d’un roi si puissant, nous gardions une extrême retenue.
Ven. Louis du Pont, S. J., Méditation, Première partie, méditation XXVI, p. 259 (Desclée de Brouwer, 1932)
La modestie et la mortification des sens sont un indice de la vertu intérieure, et une cause d’édification pour le prochain. Le parfum qui s’exhale de ces vertus honore l’Église et accrédite la religion. En effet, comme un magnifique portal est un bel ornement à un grand palais, et inspire au passant l’idée d’y entrer pour examiner en détail ce qu’il renferme ; de même un extérieur modeste et bien composé est à la vertu et à la religion un riche portail, qui charme les yeux qui les voient, et leur donne envie de pénétrer plus avant, pour contempler les beautés cachées sous cette contenance grave et modeste. Voilà sans doute ce qui faisait dire à saint Paul : Que votre modestie soit connue de tous les hommes, parce que le Seigneur est proche. Nous sommes en la présence du Seigneur : or, il convient qu’en présence d’un roi si puissant, nous gardions une extrême retenue.
Ven. Louis du Pont, S. J., Méditation, Première partie, méditation XXVI, p. 259 (Desclée de Brouwer, 1932)
08.12.202408:02
L’Immaculée Conception
Dieu destina premièrement pour sa très-sainte mère une faveur digne de l’amour d’un fils qui, étant tout sage, tout-puissant et tout bon, se devait préparer une mère à son gré, et pourtant il voulut que la rédemption lui fût appliquée par manière de remède préservatif, afin que le péché qui s’écoulait de génération en génération ne parvînt point à elle, de sorte que, elle fût rachetée si excellemment qu’encore que, par après le torrent de l’iniquité originelle vint couler ses ondes infortunées sur la corruption de cette sacrée Dame avec autant d’impétuosité comme il eût fait sur celles des autres filles d’Adam, si est-ce qu’étant arrivé là, il ne passa pas outre, mais s’arrêta court, comme fit anciennement le Jourdain (Josué, III, 16) du temps de Josué et pour le même respect ; car ce fleuve retint son cours en révérence du passage de l’arche de l’Alliance, et le péché originel retira ses eaux, révérant et redoutant la présence du vrai tabernacle de l’éternelle alliance. De cette manière doncques Dieu détourna de sa glorieuse mère toute captivité, lui donnant le bonheur des deux états de la nature humaine, puisqu’elle eut l’innocence que le premier Adam avait perdue et jouit excellemment de la rédemption que le second lui acquit, ensuite de quoi comme un jardin d’élite qui devait porter le fruit de vie elle fut rendue florissante en toutes sortes de perfections : ce Fils de l’amour éternel ayant ainsi paré sa mère de robe d’or brodée en belle variété afin qu’elle fût la reine de sa dextre, c’est-à-dire la première de tous les élus, qui jouirait de la dextre divine. Si que cette mère sacrée comme toute réservée à son fils fut par lui rachetée non-seulement de la damnation, mais aussi de tout péril de damnation, lui assurant la grâce et la perfection de la grâce, en sorte qu’elle marchât comme une belle aube, qui commençant à poindre, va continuellement croissant en clarté jusques au plein jour. Rédemption admirable, chef-d’œuvre du rédempteur et la première de toutes les rédemptions par laquelle, le fils, d’un cœur vraiment filial, prévenant sa mère ès bénédictions de douceur, il la préserva non-seulement de péché comme les anges, mais aussi de tout péril de péché et de tous les divertissements et retardements de l’exercice du saint amour. Aussi proteste-t-il qu’entre toutes les créatures raisonnables qu’il a choisies (Cant. V, 2) cette mère est son unique colombe, sa toute parfaite, sa toute chère bien aimée hors de toute ressemblance et de toute comparaison.
S. François de Salles, Traité de l’amour de Dieu, liv. II, ch. VI
Dieu destina premièrement pour sa très-sainte mère une faveur digne de l’amour d’un fils qui, étant tout sage, tout-puissant et tout bon, se devait préparer une mère à son gré, et pourtant il voulut que la rédemption lui fût appliquée par manière de remède préservatif, afin que le péché qui s’écoulait de génération en génération ne parvînt point à elle, de sorte que, elle fût rachetée si excellemment qu’encore que, par après le torrent de l’iniquité originelle vint couler ses ondes infortunées sur la corruption de cette sacrée Dame avec autant d’impétuosité comme il eût fait sur celles des autres filles d’Adam, si est-ce qu’étant arrivé là, il ne passa pas outre, mais s’arrêta court, comme fit anciennement le Jourdain (Josué, III, 16) du temps de Josué et pour le même respect ; car ce fleuve retint son cours en révérence du passage de l’arche de l’Alliance, et le péché originel retira ses eaux, révérant et redoutant la présence du vrai tabernacle de l’éternelle alliance. De cette manière doncques Dieu détourna de sa glorieuse mère toute captivité, lui donnant le bonheur des deux états de la nature humaine, puisqu’elle eut l’innocence que le premier Adam avait perdue et jouit excellemment de la rédemption que le second lui acquit, ensuite de quoi comme un jardin d’élite qui devait porter le fruit de vie elle fut rendue florissante en toutes sortes de perfections : ce Fils de l’amour éternel ayant ainsi paré sa mère de robe d’or brodée en belle variété afin qu’elle fût la reine de sa dextre, c’est-à-dire la première de tous les élus, qui jouirait de la dextre divine. Si que cette mère sacrée comme toute réservée à son fils fut par lui rachetée non-seulement de la damnation, mais aussi de tout péril de damnation, lui assurant la grâce et la perfection de la grâce, en sorte qu’elle marchât comme une belle aube, qui commençant à poindre, va continuellement croissant en clarté jusques au plein jour. Rédemption admirable, chef-d’œuvre du rédempteur et la première de toutes les rédemptions par laquelle, le fils, d’un cœur vraiment filial, prévenant sa mère ès bénédictions de douceur, il la préserva non-seulement de péché comme les anges, mais aussi de tout péril de péché et de tous les divertissements et retardements de l’exercice du saint amour. Aussi proteste-t-il qu’entre toutes les créatures raisonnables qu’il a choisies (Cant. V, 2) cette mère est son unique colombe, sa toute parfaite, sa toute chère bien aimée hors de toute ressemblance et de toute comparaison.
S. François de Salles, Traité de l’amour de Dieu, liv. II, ch. VI
24.11.202408:02
Que votre règne arrive
Le divin Maître nous ordonne de dire : « Que votre règne arrive. » Persécutés par les passions tyranniques du corps, assaillis par une infinité de tentations, nous avons besoin du règne de Dieu, afin que le péché n’exerce pas sa domination sur notre corps périssable, au point de nous asservir à ses convoitises criminelles, afin que nos membres ne deviennent pas entre ses mains des instruments d’iniquité, et de combattre sous l’étendard du Roi de tous les siècles. En outre, nous apprenons par là à ne pas estimer trop haut la vie de ce monde, à mépriser les choses présentes, à désirer les choses à venir comme permanentes, à rechercher ce royaume céleste et éternel, à ne pas nous attacher aux biens d’ici-bas, ni à la beauté du corps, ni à l’abondance des richesses, ni au nombre des propriétés, ni à l’éclat des pierreries, ni à la magnificence des édifices, ni aux dignités, soit civiles, soit militaires, ni à la pourpre et au diadème, ni à la variété et à la recherche des festins, ni aux raffinements du luxe, ni à aucune des choses qui charment nos sens, mais à leur dire à toutes un adieu sans retour, et à soupirer sans relâche après le céleste royaume. Après nous avoir donné cette leçon de vertu, le Sauveur nous enseigne une autre demande : « Que votre volonté se fasse sur la terre comme dans le ciel. » Ayant mis en notre âme l’amour des biens futurs et le désir du royaume céleste, ayant blessé nos cœurs de leur beauté, il nous met sur les lèvres ces paroles : « Que votre volonté se fasse sur la terre comme dans le ciel. » Donnez-nous, Seigneur, de mener sur la terre la vie du ciel, et de vouloir toujours ce que vous voulez vous-même. Venez donc en aide à la faiblesse de notre volonté ; car, désirant accomplir vos commandements, elle a trouvé un obstacle dans la misère du corps : tendez-nous votre main, à nous qui désirant courir, en sommes réduits à boiter. Notre âme, il est vrai, a des ailes, mais elle est appesantie par la chair ; elle serait prompte à s’élancer vers les choses célestes, mais la chair l’incline lourdement vers les choses terrestres. Avec votre secours, ce qui est tout à fait impossible deviendra possible pour nous. « Que votre volonté donc se fasse sur la terre comme au ciel. »
S. Jean Chrysostome, Œuvres complètes, t. III, Homélie sur la manière de vivre, p. 32 (Louis Vivès, 1869)
Le divin Maître nous ordonne de dire : « Que votre règne arrive. » Persécutés par les passions tyranniques du corps, assaillis par une infinité de tentations, nous avons besoin du règne de Dieu, afin que le péché n’exerce pas sa domination sur notre corps périssable, au point de nous asservir à ses convoitises criminelles, afin que nos membres ne deviennent pas entre ses mains des instruments d’iniquité, et de combattre sous l’étendard du Roi de tous les siècles. En outre, nous apprenons par là à ne pas estimer trop haut la vie de ce monde, à mépriser les choses présentes, à désirer les choses à venir comme permanentes, à rechercher ce royaume céleste et éternel, à ne pas nous attacher aux biens d’ici-bas, ni à la beauté du corps, ni à l’abondance des richesses, ni au nombre des propriétés, ni à l’éclat des pierreries, ni à la magnificence des édifices, ni aux dignités, soit civiles, soit militaires, ni à la pourpre et au diadème, ni à la variété et à la recherche des festins, ni aux raffinements du luxe, ni à aucune des choses qui charment nos sens, mais à leur dire à toutes un adieu sans retour, et à soupirer sans relâche après le céleste royaume. Après nous avoir donné cette leçon de vertu, le Sauveur nous enseigne une autre demande : « Que votre volonté se fasse sur la terre comme dans le ciel. » Ayant mis en notre âme l’amour des biens futurs et le désir du royaume céleste, ayant blessé nos cœurs de leur beauté, il nous met sur les lèvres ces paroles : « Que votre volonté se fasse sur la terre comme dans le ciel. » Donnez-nous, Seigneur, de mener sur la terre la vie du ciel, et de vouloir toujours ce que vous voulez vous-même. Venez donc en aide à la faiblesse de notre volonté ; car, désirant accomplir vos commandements, elle a trouvé un obstacle dans la misère du corps : tendez-nous votre main, à nous qui désirant courir, en sommes réduits à boiter. Notre âme, il est vrai, a des ailes, mais elle est appesantie par la chair ; elle serait prompte à s’élancer vers les choses célestes, mais la chair l’incline lourdement vers les choses terrestres. Avec votre secours, ce qui est tout à fait impossible deviendra possible pour nous. « Que votre volonté donc se fasse sur la terre comme au ciel. »
S. Jean Chrysostome, Œuvres complètes, t. III, Homélie sur la manière de vivre, p. 32 (Louis Vivès, 1869)
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