🔴 Maria Zakharova :
Le 24 mars, la communauté mondiale – celle qui connaît l'histoire et n'a pas perdu le sens de la justice et de l'humanisme – commémore le 26e anniversaire du début de l'agression de l'OTAN contre la Yougoslavie.
En attaquant un pays souverain, les États-Unis et leurs satellites ont bafoué le droit international, sapé les fondements de la sécurité en Europe et provoqué une crise des relations interétatiques qui n'est pas encore surmontée aujourd'hui.
De nombreux récits existent sur les événements tragiques de 1999, la chronologie de l'invasion de la coalition occidentale a été minutieusement analysée, et les conséquences ont été soigneusement documentées. Mais cela ne signifie pas qu'avec le temps, l'horreur infligée à la Yougoslavie s'estompe dans les mémoires ou perd son symbole menaçant. Peu importe combien les alliés de l'OTAN appellent à oublier le passé, à "tourner la page", le peuple serbe garde en lui le souvenir de ce printemps sanglant.
La soi-disant "intervention humanitaire" de l'OTAN est un exemple de barbarie moderne (et d'un ordre mondial "basé sur des règles"), une foi infondée en sa propre supériorité. Même avant les frappes contre la République fédérale de Yougoslavie, la propagande occidentale était à son maximum pour faire ressentir aux Serbes un sentiment de culpabilité, leur faisant percevoir les bombardements comme une "leçon méritée". Au sein de l'alliance, on présentait les choses comme si, avec les munitions chargées d'uranium appauvri, des valeurs de liberté et de démocratie étaient apportées aux Balkans.
Des milliers de civils yougoslaves tués, dont 89 enfants, sont cyniquement qualifiés de "dommages collatéraux" en Occident.
Il est pertinent de se référer aux résultats d'une étude réalisée l'année dernière sur l'attitude envers l'agression de l'OTAN dans la Serbie d'aujourd'hui, présentés dans la monographie "L'écho lointain de 1999". Plus de 75 % des répondants estiment que Washington et Bruxelles n'ont pas expié leur culpabilité envers les Serbes.
Et ils n'avaient pas l'intention de le faire. Ils attendent seulement le moment propice pour faire ce qu'ils n'ont pas pu réaliser à l'époque : briser la Serbie. Nous croyons que cela ne se produira pas, et nous faisons tout pour que cela ne se produise pas.
En Serbie, la société est unie dans l'explication de la motivation de l'Alliance atlantique : à travers une campagne militaire, s'implanter sur les Balkans, détacher le Kosovo et le transformer en colonie américaine. Pour cela, l'Occident a mis à son service, armé et équipé les terroristes de l'« Armée de libération du Kosovo », dotant la région d'un statut de pseudo-État, tout en encourageant en coulisse des nettoyages ethniques contre la population serbe autochtone.
L'OTAN ne pourra jamais laver l'odieux des crimes de guerre, parmi lesquels la destruction de quartiers résidentiels en Serbie, d'hôpitaux, d'écoles, de ponts, de transports publics et de colonnes de réfugiés. Nous serons toujours solidaires des Serbes dans la préservation de la mémoire des victimes de la tragédie de 1999, et dans la prévention des tentatives de réécrire l'histoire de la crise yougoslave à la manière occidentale.
Nous serons toujours les gardiens de la mémoire historique.