Bertrand SCHOLLER
@55Bellechasse
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20h
Imaginez qu’un musulman fasse le symétrique …
Selon plusieurs sources relayées sur les réseaux sociaux, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, aurait entonné une chanson appelant à la reconstruction du Temple de Jérusalem, lors d’un événement tenu dans la synagogue du siège mondial de Chabad Lubavitch, à New York. Ce chant inclurait la phrase : « Que le Temple soit reconstruit rapidement de nos jours… », perçue par certains comme une référence indirecte – mais lourde de sens – à la destruction de la mosquée Al-Aqsa.
Située à Jérusalem-Est, la mosquée Al-Aqsa est le troisième lieu saint de l’islam et un symbole majeur pour les Palestiniens. Elle se trouve sur un site également sacré pour le judaïsme, connu sous le nom de Mont du Temple, là où se seraient élevés les premier et second Temples de Jérusalem. Ce lieu concentre depuis longtemps une forte charge religieuse, historique et politique. Toute déclaration touchant à son intégrité est donc hautement sensible et peut raviver des tensions déjà vives dans la région.
Le statu quo en vigueur, établi depuis plusieurs décennies, stipule que seuls les musulmans peuvent y prier, bien que le site soit ouvert aux visiteurs d’autres confessions à certaines heures. Itamar Ben-Gvir, connu pour ses positions nationalistes et ses visites médiatisées à Al-Aqsa, a à plusieurs reprises exprimé sa volonté de modifier ce statu quo. En 2024, il avait notamment affirmé qu’il construirait une synagogue sur le site s’il en avait la possibilité – une déclaration qui avait suscité de vives réactions à l’échelle internationale.
Le fait qu’un tel discours soit tenu à l’étranger, et dans un lieu de référence du judaïsme comme le centre Chabad Lubavitch de Brooklyn, ajoute une dimension supplémentaire à l’affaire. Cela risque de provoquer des tensions non seulement entre Israéliens et Palestiniens, mais aussi au sein des communautés juives et musulmanes dans d’autres parties du monde. Ce type de déclaration peut également fragiliser les efforts diplomatiques en cours, notamment les pourparlers liés à la situation à Gaza, où les perspectives de cessez-le-feu demeurent incertaines.