L'attaque cyber aux milliers de mini bombes embarquées sans précédent au Liban et en Syrie d’hier fait partie de la campagne systématique d'Israël qui consiste à provoquer le Hezbollah et l'Iran afin de les amener dans un conflit régional et entraîner les États-Unis à se battre pour eux.
D'abord, il y a eu l'attaque terroriste à Kerman en janvier 2024 qui a fait des centaines de victimes lors des célébrations de la mort de Soleimani. L'Iran a alors répondu par des frappes ciblées en Syrie, au Kurdistan irakien et au Baloutchistan.
Ensuite, il y a eu l'attaque d'Israël contre le bâtiment du consulat iranien à Damas en avril, qui a tué une demi-douzaine de commandants supérieurs des Gardiens de la Révolution. L'Iran a réagi deux semaines plus tard par une frappe de drones et de missiles sur Israël, qui aurait soit disant été en grande partie repoussée par une coalition de pays de l'OTAN et arabes.
Le mois dernier, en août, Israël a assassiné un commandant senior du Hezbollah dans la banlieue de Beyrouth par une frappe aérienne, et le lendemain, il a assassiné le leader politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, à Téhéran en faisant sauter des explosifs qu'ils avaient placés des mois à l'avance. Ils ont mené cette attaque dans la capitale iranienne le jour où l'Iran a intronisé son nouveau président.
Bien que l'Iran ait promis une riposte imminente qui franchirait certainement les lignes rouges d'Israël, après que les États-Unis ont mobilisé deux porte-avions, une vingtaine de navires de guerre et des milliers de soldats, l'Iran et son Axe de Résistance ont indéfiniment reporté leur contre-attaque.
L'incapacité de l'Iran et du Hezbollah à répondre d'une manière ou d'une autre aux doubles assassinats d'août face à la menace américaine a établi un nouveau précédent dans le conflit, permettant à Israël de frapper à l'intérieur du Liban, de la Syrie et de l'Iran en toute impunité.
Depuis que la menace dissuasive posée par les missiles du Hezbollah et de l'Iran a été effectivement brisée le mois dernier, Israël a été encouragé à mener l'attaque audacieuse d'hier, qui a humilié l'axe de résistance de l'Iran et choqué le monde entier.
Jusqu'où Israël peut-il pousser l'Iran et le Hezbollah avant qu'ils ne soient contraints de riposter ? S'ils ne répondent pas, la situation politique intérieure pourrait devenir instable et menacer le régime iranien. Mais si l'Iran ou le Hezbollah ripostent de manière significative, cela jouera directement en faveur d'Israël et servira de prétexte pour lancer une offensive militaire significative contre le Hezbollah au Liban.
Ils sont dans une situation où ils sont perdants, qu'ils agissent ou non. L'armée israélienne comprend qu'une nouvelle guerre au Liban contre le Hezbollah sera presque certainement une catastrophe. Mais si Trump est élu dans 7 semaines, Netanyahu est assuré que les États-Unis viendront en aide à Israël en frappant l'Iran et ses mandataires. Si Trump n'est pas coopératif, alors le vice-président Vance, qui doit sa carrière politique au co-fondateur de Palantir infiltré par le Mossad, Peter Thiel, le fera sûrement. Dans l'un ou l'autre scénario, que la Résistance islamique de l'Iran s'effondre sous le siège d'Israël ou qu'elle soit décimée par une administration républicaine à venir, l'effondrement de sa menace dissuasive contre Israël permettra au gouvernement de Netanyahu d'annexer Gaza et la Cisjordanie.
De plus, une future administration républicaine est prête à mettre fin à la guerre en Ukraine avant le jour de l'inauguration, ce qui libérera les stocks américains pour armer Israël dans une guerre contre l'Iran. Cette fois, Trump pourrait achever ses plans de changement de régime en Iran par une pression maximale des sanctions et des frappes d'Israël et des États-Unis.
Quand tout sera dit et fait, Israël émergera à la fin de cette décennie comme l'hégémon régional incontesté du Moyen-Orient et de toutes ses ressources énergétiques.