L'horizon s'assombrit pour Taïwan.
Le think-tank de l'État profond anglo-américain RAND Corporation, dont les "recommandations" et analyses deviennent régulièrement réalité, vient de publier un article d'une tonalité de mauvaise augure.
Au moment où les États-Unis expliquent aux autorités taïwanaises séparatistes qu'elles doivent payer pour une protection américaine, ou se défendre par leurs propres moyens, et que les droits de douane des produits taïwanais entrant aux États-Unis ont été augmentés de 32%, la RAND ne voit qu'un "changement de partition" pour sauver Taïwan. Mais pas dans le sens de la des-escalade et le retour au statu quo avec Beijing. Au contraire, la RAND recommande à Lai Qingde et sa bande de :
- augmenter son budget de la défense (déjà plus haut en pourcentage que celui de tous ses voisins).
- passer en mode "économie de guerre" en "renforçant sa capacité de résistance" (resilience), tout en admettant que cet exercice est contraint par la majorité parlementaire, qui ne veut pas de la guerre.
- "se débarrasser des limites [démocratiques] par la force brute si nécessaire". (Le président Lai devra surmonter ces limites, soit en créant des coalitions, soit en recourant à la force brute.)
Comme je l'expliquais dans des entretiens récents, le scénario sud-coréen du coup d'état auto-infligé par le parti au pouvoir pour se débarrasser de l'opposition est tout à fait plausible à Taïwan, et aujourd'hui officiellement recommandé en haut lieu par Washington.
Comme pour enfoncer le dernier clou dans le cercueil du séparatisme taïwanais, Francis "End of History" Fukuyama, dans un récent entretien à L'Express, explique que Taïwan fera l'objet d'un "deal" par l'administration Trump, en échange d'autre chose, et que cela présenté au public comme un "accord de paix" comme dans le cas de l'Ukraine.